Art vietnamien : un marché en plein essor, riche en histoire et prometteur pour les collectionneurs
Souvent éclipsé par ses voisins chinois et japonais, l’art vietnamien est en train de prendre sa revanche. Riche d’un passé complexe, nourri par les traditions asiatiques et les influences françaises, il attire de plus en plus d’amateurs, de galeries et d’investisseurs.
Porté par une économie en forte croissance, une scène artistique vivante et une diaspora influente, l’art vietnamien commence à occuper une place de choix dans les ventes aux enchères internationales.
Si tu es chineur, collectionneur ou curieux, c’est le moment idéal pour t’y intéresser. Voici pourquoi.
Un art nourri par deux mondes : Asie et France
L’art vietnamien moderne s’est développé au croisement de deux traditions :
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D’un côté, un héritage asiatique millénaire : peinture sur soie, laque, calligraphie, céramique, art bouddhique.
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De l’autre, une forte influence française, héritée de la colonisation et des écoles d’art françaises.
En 1925, l’ouverture de l’École des Beaux-Arts de l’Indochine à Hanoï, dirigée par le peintre Victor Tardieu, a marqué un tournant : elle a formé une génération d’artistes vietnamiens maîtrisant les techniques occidentales tout en gardant une sensibilité orientale.
C’est cette fusion unique qui fait toute la valeur et l’originalité de l’art vietnamien moderne.
Les signatures à connaître
Certains artistes vietnamiens sont désormais reconnus et très recherchés :
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Mai Trung Thứ : formé à l’École des Beaux-Arts d’Indochine, il a vécu en France. Ses scènes intimes sur soie se vendent aujourd’hui entre 200 000 et 1 million d’euros.
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Le Pho : très actif en France, ses toiles ont battu plusieurs records. Une de ses œuvres a été vendue pour plus de 2,3 millions d’euros à Hong Kong en 2022.
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Vu Cao Dam, Nguyen Gia Tri, To Ngoc Van… sont également très suivis par les collectionneurs.
Tous ces artistes ont un style raffiné, souvent mêlant poésie asiatique, élégance occidentale, et forte identité culturelle.
Des ventes aux enchères qui montent
Depuis une dizaine d’années, les ventes d’art vietnamien explosent, notamment à Paris et Hong Kong. Quelques exemples :
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En 2021, une œuvre de Le Pho est adjugée à 980 000 € chez Sotheby’s.
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Une laque monumentale de Nguyen Gia Tri, issue d’une collection privée française, est vendue près d’1,5 million d’euros.
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Des artistes plus contemporains comme Dinh Q. Lê ou Danh Vo, issus de la diaspora, sont exposés dans les plus grands musées internationaux.
Résultat : le marché s’échauffe, mais reste accessible comparé à celui de l’art chinois ou japonais. De belles œuvres peuvent encore être trouvées en galerie, en brocante, ou même dans certaines ventes régionales.
Pourquoi c’est un bon moment pour investir dans l’art vietnamien
Voici quelques raisons concrètes :
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L’économie vietnamienne est en forte croissance (environ 6 à 7 % par an depuis une décennie). La classe moyenne s’élargit, et une nouvelle génération de collectionneurs locaux émerge.
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Le Vietnam veut promouvoir son patrimoine culturel : musées, foires d’art, fondations privées se multiplient.
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La diaspora vietnamienne (en France, aux États-Unis, au Canada) reste très attachée à ses racines et investit dans les œuvres du pays.
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Le marché international est encore relativement peu saturé, ce qui permet de faire de bonnes affaires, notamment sur les œuvres anciennes ou issues de successions.
Bref, on est encore dans une phase d’expansion, avec un fort potentiel de valorisation dans les années à venir.
Ce qu’on peut chiner ou collectionner
Voici les objets d’art vietnamien que l’on peut encore trouver en brocante, en galerie ou en vente publique :
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Peintures sur soie ou papier : scènes poétiques, portraits féminins, paysages.
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Laques décoratives ou panneaux monumentaux : très prisés par les collectionneurs asiatiques.
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Céramiques traditionnelles : parfois mélangées au style chinois, mais avec des couleurs et formes spécifiques.
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Objets coloniaux (mobilier indochinois, coffrets, miroirs, sculptures) : très en vogue dans le marché vintage asiatique.
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Documents, dessins, carnets d’artistes formés en France : encore accessibles, mais de plus en plus recherchés.
Conseils pour reconnaître une œuvre vietnamienne authentique
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Cherche les signatures en caractères latins ou vietnamiens romanisés (souvent en bas à gauche ou à droite)
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Les supports classiques sont la soie, le papier, le bois laqué.
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Les scènes sont souvent empreintes de douceur, de féminité, de spiritualité.
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Renseigne-toi sur l’origine : beaucoup d’œuvres ont été ramenées en France par des militaires, des médecins, ou des missionnaires.
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Compare les styles avec les ventes Sotheby’s, Aguttes, Artcurial ou les collections asiatiques en ligne.
Et n’hésite pas à utiliser Google Lens pour rechercher des œuvres similaires, ou à interroger une IA comme ChatGPT pour t’aider à identifier l’artiste ou l’époque.
En conclusion
L’art vietnamien est riche, subtil, et en pleine montée de cote. Porté par une économie dynamique, une scène artistique vivante et un héritage unique mêlant traditions asiatiques et influences françaises, il représente une excellente opportunité pour les chineurs, collectionneurs et amateurs éclairés.
Aujourd’hui encore, on peut trouver de belles œuvres en vide-greniers, dans les galeries, ou chez des particuliers, parfois méconnues ou mal identifiées.
C’est donc le bon moment pour s’y intéresser, se former l’œil… et pourquoi pas, investir intelligemment dans un pan d’histoire artistique en plein réveil.
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